C’est le couronnement de l’incommensurable œuvre d’une des très rares fiertés congolaises à travers le monde entier. Homme de culture et de sciences humaines, historien et égyptologue, le représentant personnel du chef de l’Etat, chargé du développement de l’enseignement supérieur, le professeur Théophile Obenga est élevé à la dignité de « Grand-Croix » dans l’Ordre de mérite congolais.
En application du décret du 24 juillet 2025, par lequel, dans le cadre des « festivités relatives à la reconnaissance des services rendus à la nation », le grand maître des ordres nationaux, le président de la République a décerné la dignité de Grand-croix et, reçu le récipiendaire, le professeur Théophile Obenga, « avec toute la dignité qu’exigent en principe, les ordres nationaux », le 25 juillet 2025, au palais des congrès au cours d’une cérémonie mémorable.
Entre éloge de l’intelligentsia, le culte des valeurs des cercles initiatiques donnant la grandeur à « Mwènè Nzalé », réception de l’heureux récipiendaire par le chef de l’Etat et, reconnaissance de ce dernier au grand maître des ordres nationaux à travers la remise d’un symbole intemporel d’une des icônes ayant façonné le monde et l’histoire, cet hommage s’est illustré comme la sublimation d’une vie entièrement consacrée au service de la République, de l’Afrique et du monde.
« L’hommage que reçoit le professeur Théophile Obenga…mieux sa décoration…est un événement inédit. C’est la sublimation de l’œuvre d’un homme de culture, la consécration de la vie scientifique d’un homme qui a tutoyé les plus hautes cimes du savoir, et dont l’auréole dans ls plus prestigieux cénacles d’esprits bien-pensants, à l’international tout comme au Congo, ne souffre de la contrariété de la moindre ombre qui soit », dira Bienvenu Boudimbou, l’autre professeur.
Ce que développera, avec ses mots et avant une séquence démonstrative du mythique et initiatique danse Kiebe-Kiebe, professeur Edith Delphine Emmanuel née Adouki, ministre de l’enseignement supérieur, traçant en passant, l’excellent parcours du professeur Obenga. « Théophile Odenga est un cherchant qui multiplie les formations en philosophie, en linguistique, en histoire, en archéologie, en sciences de l'éducation et en égyptologie. Il se risque même à étudier l'arabe classique, le basque, la langue copte et l'écriture égyptienne, sans oublier l'initiation à l'astrophysique et à la poésie…Le professeur Théophile Odenga avoue volontiers son vagabondage intellectuel, expression de sa quête ardente d'interdisciplinarité et de transdisciplinarité. Cette formation diversifiée participe indéniablement à son éveil, à son érudition, mais elle ne comble pas ses attentes, car elle ne lui révèle pas son moi…De la rencontre avec le professeur Cheikh Anta Diop jaillit la lumière. Elle lui apporte les éléments de réponse à ses interrogations, donne du sens à sa vie et lui permet d'être l'égyptologue de renom que nous célébrons ce jour en sus de ses nombreux talents. Dans une production scientifique prolixe, l'on recense une cinquantaine d'ouvrages et une centaine d'articles », dit la professeur Emmanuel Adouki.
Homme du monde, le professeur Obenga, aura-t-on retenu, « assume diverses responsabilités pédagogiques et administratives à l'Université de Brazzaville, puis à l'Université Marienboisville, à l'Université d'État de San Francisco, à Temple Université aux États-Unis, et il mène de multiples missions d'enseignement dans le monde. Sa reconnaissance internationale s'étend au Centre international de civilisation Contour, dont il sera le directeur général, à l'Union africaine et à l'Organisation des Nations unies pour la science, la culture et l'éducation UNESCO. Enfin, le professeur Théophile Obenga occupe plusieurs responsabilités politiques au niveau national. Il a été plusieurs fois ministre et sénateur ».
En réaction à cet hommage inédit, le professeur Théophile Obenga avoue, « je ressens comme un accomplissement avec un fort sentiment de plénitude ». Et, il dédie son sacre à la jeunesse. « Sans aucun doute, la jeunesse congolaise, la jeunesse africaine, a vivement besoin de modèle probant : voilà pourquoi je dédie cette cérémonie à la Jeunesse éveillée du continent africain », dit-il avant de faire un rappel historique de l’épopée de l’empire romain, vaste territoire militaire, politique, commercial, constitué à la suite des conquêtes des légions romaines, s'étendant de la péninsule Ibérique, c'est-à-dire du Portugal et de l'Espagne jusqu'en Dacie, c'est-à-dire en Crimée ; d'Albion jusqu'au Balkan ; des rivages méridionaux de la Méditerranée jusqu'aux bords du Rhin.
Cet empire, rappela-t-il, fut gouverné par d'illustres empereurs dont Pescennius Niger. Aussi expliqua-t-il, « cet Empereur Pescennius Niger était appelé aussi Pescennius Afer. Les mots Niger et Afer ne présentent aucune ambigüité en latin : Niger noir, nègre et Afer africain, d'origine africaine. Cet empereur Pescennius Niger commandait les Légions romaines d'Orient qui étaient les légions romaines les plus nombreuses. Sa voix pouvait s'entendre à plus d'un kilomètre lorsqu'il haranguait les troupes…La monnaie qui porte l'effigie de l'Empereur Pescennius Niger montre visiblement un homme noir : la tête coiffée de la couronne impériale a les cheveux crépus, le nez est épaté, et la bouche fortement lippue. Pescennius Niger fut donc bien un homme noir, un noir africain, un negro africain comme nous dirions aujourd'hui ». Et, c’est son effigie et une pièce le représentant, que le professeur donne en retour au grand maître des ordres nationaux. « Veuillez accepter, nous Vous supplions, le portrait de Pesccnnius Niger, un Noir Africain qui fut Empereur romain », dit-il.
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