jeu. 24 juil. 25

Les défis et opportunités des tarifs douaniers américains pour les économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont été au menu de la première édition de la Journée Economie et Finance (JEC) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), le 24 juillet 2025 à l’amphithéâtre des services centraux au siège de la banque à Yaoundé (Cameroun).

La séquence inaugurale de cette innovation qui porte la marque du gouverneur Yvon Sana Bangui a été axée sur les « défis et opportunités des tarifs douaniers américains pour les économies de la CEMAC ». Un thème qui, à en croire le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui « s'explique par l'impact potentiel de la mise en place de ces nouveaux tarifs, conjugué avec les effets des changements climatiques et de la guerre en Ukraine, sur les économies de la CEMAC ».

Cette journée a consisté en quatre présentations et d’échanges sur le contexte et les enjeux des tarifs douaniers américains pour les économies de la CEMAC ; les implications monétaires et sur les réserves de change ; les conséquences sur les finances publiques, notamment sur la politique budgétaire et gestion de la dette des pays de la CEMAC ; l'examen des potentiels nouveaux débouchés commerciaux et l'accélération de la diversification économique.

Pour cette première édition, la participation des cadres de la Banque des Etats de l’Afrique centrale et des représentants des administrations nationales et du monde académique a été de mise avec des présentations animées entre autres par le fiscaliste camerounais Guy Innocent Njoya sur les conséquences des tarifs douaniers américains sur la politique budgétaire et l’endettement des membres de la CEMAC, Nacisse Chassam (GECAM), Innocent Deffo(DGD). Il a par exemple été dit qu’à travers ces nouvelles tarifications douanières, le président américain Donald Trump vise à « réduire les importations aux USA des biens et services à l’étranger ayant des substituts locaux ; permettre à l’Etat de mobiliser les ressources budgétaires à travers les recettes d’importation pour financer le déficit budgétaire ; contraindre les investisseurs étrangers à s’installer aux USA, limiter les sorties des devises américaines liées au financement des importations ».

Les sachants ont par ailleurs signalé que l’implication des tarifs douanier sur les réserves de changes de la BEAC, ouvrent la voie à de nombreuses incertitudes notamment sur la chaine des valeurs.

Sur les conséquences de ces tarifs sur les économies de la sous-région en général, et sur la politique budgétaire et l’endettement en particulier, on retiendra qu’elles ne seront pas d’ampleur étant donné que les pays de CEMAC n’importent presque pas aux USA, étant tous tournés vers l’Union européenne.

Cependant, cela n’empêche nullement les Etats à se tourner vers le potentiels nouveaux débouchés, d’accélérer la diversification de l’économie. Les solutions structurelles passent également par l’implémentation des importations.

En conclusion, on retiendra que « la recherche des nouveaux débouchés n’est plus une option pour la CEMAC, mais la nécessité vital ». Il est ainsi conseillé l’accélération de la diversification économique par les principaux produits exportés par la CEMAC sur la base par exemple, du modèle de diversification économique des pays du Golfe.

A noter que cette innovation « s'inscrit dans la volonté de la BEAC de promouvoir des réflexions de fond sur des thématiques économiques majeures, à fort impact pour la Sous-région. Elle vise, entre autres, à identifier les défis et opportunités de la nouvelle politique commerciale américaine, mais également à anticiper les réponses appropriées de politique monétaire et budgétaire pour les économies de la CEMAC ».

BRAZZA NET est à la BEAC : +242 06 662 88 75, ebdimix@gmail.com