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VERITE ABSOLUE/DOUANES : UN CARTEL DE LA FRAUDE SE BRULE LES DOIGTS

ven. 11 juil. 25

Un cartel de la fraude douanière pris en flag se brûle les doigt. Suspension. Voilà le châtiment infligé aux deux complices principaux à savoir, la société de transit Intercontinental des services (ICS) et l’attaché des douanes Auriol Tchoumou-Moungouli par le directeur général des douanes, Guénolé Koumou Mbongo.

C’est le grand réveil du ministre des finances, du budget et du portefeuille public. A la quête de la performance, Christian Yoka vient de rétrocéder au directeur général des douanes et des droits indirects, le bâton de commandement à travers la réhabilitation de son pouvoir de sanction. Et, deux acteurs d’un cartel maffieux paient au plus cher, le prix de leur indélicatesse de trop.

UN GRAND REVEIL DE CHRISTIAN YOKA

ICS a tenté de faire passer au Port de Pointe-Noire, trois conteneurs au contenu non déclaré et sans un seul document donc suspect, en provenance de la Sangha. L’attaché aux douanes Auriol Janvion Tchoumou-Moungouli en fonction dans la Bouenza se serait fait corrompre par le convoi à 500 000 FCFA et fait passer ledit convoi, en mettant peut-être en danger au-delà de l’économie nationale asséchée, la sécurité nationale. Mais, pour l’un et l’autre, c’était la fraude de trop.

Cette fois-ci pris en flag, ces maillons du réseau d’indélicats sont sous le coup d’une suspension signée par le directeur général des douanes. Guénolé Koumou Mbongo réhabilité par sa tutelle, dans la prise de sanctions contre les collaborateurs et partenaires indélicats annonce ainsi les couleurs et lance un avertissement à travers cette sanction, avec la bénédiction de son ministre de tutelle, Christian Yoka.

En application des instructions hiérarchiques, le DG des douanes a prononcé, le 10 juillet une mesure expiatoire exemplaire à l’encontre du transitaire ICS et de l’agent des douanes Auriol Janvion Tchoumou-Moungouli dont les aspects essentiels du comment et du pourquoi méritent d’être déballés ici.

Car, comme à son habitude, le directeur général des douanes, ce visage presqu’inconnu, discret, inoffensif et très réservé, laisse perplexe et interrogateur sur les détails de ce châtiment exemplaire, alors que des premiers éléments de l’investigation ressortent des faits hallucinants.

LE DERNIER DEAL OU LA FRAUDE DE TROP

La note portant suspension des opérations en douane de la société Intercontinental des services (ICS) est très laconique. « En application des instructions du ministre des finances, du budget et du portefeuille public en matière de lutte contre la fraude douanière et la corruption, et conformément aux dispositions de la règlementation douanière de la CEMAC, le service et les usagers sont informés de la suspension, jusqu'à nouvel ordre, des opérations en douane de la Société Intercontinental des services, code déclarant A 17, pour non-respect des obligations douanières ».

Pourquoi seulement ICS ! Une source sécuritaire, prétend que cette suspension résulte des faits gravissimes couplée à une flagrance, imputés à ICS. Un deal de trop qui en réalité vire au cauchemar. « Les services habilités étaient sur la piste d’une fraude douanière impliquant ICS via sinon ses agents. Pour ce cas, un agent et des chauffeurs de semi-remorques partis de la Sangha, transportant des conteneurs ont été interceptés puis interpellés en tentant d’accéder au port par un chemin suspect ». La sécurité apprend-on, voulait savoir pourquoi empruntent-ils cette voie s’ils n’avaient pas des choses à dissimuler. C’est ainsi, « qu’une inspection pointue déclenchée, révèle l’absence des dossiers ».

Conscient donc de l’irrégularité du convoi, les chauffeurs à bord des semi-remorques ont emprunté la voie du chantier, interdite aux personnes et engins étrangers. Il s’avère que les hommes interpellés auraient déclaré que ces conteneurs seraient remplis d’appareils propriété d’une société qui seraient attendus en Europe.

UN CONTENU A EXPLORER, DES COMPLICES A ARRÊTER

Outre la perméabilité des postes de contrôle le long des routes nationales N°1 et N°2, l’ignorance de ce qui était transporté est préjudiciable pour la République, surtout pour ce cas qui frise fraude, corruption et deal flou, impliquant des réseaux tentaculaires comprenant transitaires, agents de la Force publique, douaniers. Aux dernières nouvelles, en l’absence des documents sur le contenu réel des conteneurs, le convoi reste immobilisé. Une inspection mettra à nu le contenu, permettant à la douane de comprendre si les déclarations du représentant du transitaire sont véridiques ou fantaisistes.

LA DANGEROSITE

Ce seraient au vu de l’extrême gravité des faits qu’en application des instructions de son chef, le directeur général des douanes aurait sorti ses griffes pour neutraliser ces maillons du cartel, à travers cette suspension. Etant donné qu’en se livrant à des telles opérations, le transitaire et ses complices dont des agents de la Force publique, des douanes et autres, mettent en danger la sécurité nationale et peuvent être à l’origine de la sortie depuis le Congo, des produits prohibés, préjudiciables pour la sécurité intérieure, sous-régionale, continentale et du monde.

Si jamais il est découvert par exemple qu’il y aurait dans ces conteneurs des substances illicites du genre drogues, produits chimiques toxiques, des espèces animales et végétales protégées, armes à feu, êtres ou des organes humains, alors les choses devraient se compliquer davantage pour l’équipage.

QUEL RÔLE AURAIT JOUE AURIOL JANVION ?

La seconde note, en application toujours « des instructions du ministre des finances, du budget et du portefeuille public en matière de lutte contre la fraude douanière et la corruption, et conformément aux dispositions de la règlementation douanière de la CEMAC, fait savoir que Tchoumou-Moungouli Auriol Janvion, attaché des douanes, impliqué dans la transaction n 0 027/MFBPP/DGDDl/DDDDI-B du 3 juillet 2025 conclue dans le département de la Bouenza, est suspendu de ses fonctions jusqu'à nouvel ordre ».

Il transparait que cet agent des douanes serait un acteur clé dans paiement de la somme de 500 000 FCFA par le convoi à la douane qui a laissé passer les trois conteurs sans papiers et sans chercher à savoir ce qui était transporté.

ENSEIGNEMENTS

Ce scandale renseigne sur le niveau de légèreté de certains commis de l’Etat et de l’existence de réseaux maffieux impliquant douaniers, agents de l’ordre, transitaires et autres sociétés exerçant en République du Congo qui n’hésitent pas à corrompre, à utiliser des voies détournées quitte à mettre en danger la sécurité nationale pour garantir leur gain.

C’est ici qu’il faut encourager la direction générale des douanes à sévir et à être sans pitié pour de tels cas et à résister au trafic d’influence. Mais aussi féliciter le ministre des finances Christian Yoka à la quête de la performance, quant à la nécessité d’accompagnement des administrations sous tutelle dans la lutte contre la corruption, la fraude et infractions assimilées.

La réhabilitation, lors de sa descente, des prérogatives de la direction générale dans la prise de sanction contre les partenaires et les agents indélicats est un bon signe mais elle devra être davantage accompagnée, pour davantage de résultats.

En remettant aux directions générales leurs bâtons de commandement, Christian Yoka replace l’administrateur au centre de la performance attendue. Quitte à ce dernier d’en faire un bon et bel usage. Ce coup d’essai, devrait donc servir d’avertissement et de leçon aux autres. 

BRAZZA NET, vérité-courage-liberté : +242 06 662 88 75, ebdimix@gmail.com