ASSAINISSEMENT ET DEGUERPISSEMENT : L'EPOUSTOUFLANT PASSAGE A L’ACTE DE JUSTE DESIRE MONDELE
« L’opération spéciale à caractère exceptionnel, assainissement et déguerpissement », a été lancée par le ministre de l’assainissement urbain, du développement local et de l’entretien routier, Juste Désiré Mondélé, le 5 juillet comme annoncé. L’atmosphère de démarrage à multiples facettes a été tantôt conviviale et bon enfant, festive et amusante, mais aussi heurtée et sans concession.
Tout a commencé au marché Bernard Kolélas de Bacongo où Juste Désiré Mondélé, s’est assuré de l’observance de la circulaire relative à l’assainissement le 1er samedi du mois. En inspectant les deux niveaux du marché à étages, il a constaté que le niveau supérieur est abandonné. Les tables absorbent les noirceurs de la poussière et de fientes d’oiseaux.
UN BON DEPART A BACONGO
Accompagné de son collègue de la santé et de la population, le professeur Jean Rosaire Ibara Juste Désiré Mondélé est accueilli par une foule de vendeurs en liesse. Elle n’a pas attendu son arrivée pour se presser sur le site du second module du marché, pour délimiter les espaces du commerce après la rue. « On a demandé à ce qu'il y ait une meilleure organisation. Que tous ceux qui veulent commercer intègrent le marché. Au niveau supérieur du marché, il doit avoir l'organisation. Les tables doivent être attribuées…Lorsqu'on a besoin d'un produit, on va vers leurs vendeurs. On va les encourager. A Owando comme à Oyo, il y a le même type de marché, ça fonctionne très bien…A Dolisie et Brazzaville, il y a cette réticence au motif que les clients ne viennent pas vers les commerçants, ce qui est archifaux », dit Juste Désiré Mondélé. Il promet l’institution d’un groupe de travail « qui va très rapidement se plancher sur l'organisation du marché et voir comment structurer l'espace, attribuer les espaces aux commerçants ».
LA FERMETE FACE A UN RECALCITRANT A POTO-POTO
Sur l’avenue Matsoua à Bacongo où l’opération spéciale assainissement et déguerpissement connait un franc succès y compris grâce à l’accompagnement du ministère de la santé qui désinfecte les gîtes de moustiques dans le cadre de la lutte contre le paludisme, comme sur l’avenue de l’OUA, le décor pitoyable de la veille a cédé le témoin à un environnement salubre et assaini, sans vendeurs sur les trottoirs y compris les quincailleries par terre.
A Poto-Poto, le ministre accompagné du maire de Brazzaville et de la Force publique, a fait le Saint Thomas et poursuivi la sensibilisation de part et d’autre d’une avenue de la paix, en marchant du rond-point Poto-Poto à celui de la rue Lénine à Mongali.
Après Ouenzé où il renforcé la pédagogie auprès des rares récalcitrants ou sous informés de l’avenue Miadéka, Juste Désiré Mondélé s’est émerveillé de la fluidité des artères principales : avenue des trois martyrs, avenue de l’intendance et avenue de France. Il a été désagréablement surpris par un commerçant récidiviste qui ne nettoie jamais la devanture de son commerce chaque premier samedi du mois. Le tenant du super marché Star Foods gros a vu son commerce fermé. « Nous sommes déjà passés à deux reprises, devant la même boutique, faire de la pédagogie, et aujourd'hui, on est passé…On a observé qu’il ouvert…mais n'a rien fait du tout », en termes d’entretien de la devanture de son commerce. Le ministre promet davantage de fermeté le 1er samedi d’août. « Imaginez bien ce qui va se passer. Ça ne va pas être une boutique qui va être fermée, ça va être l'ensemble des boutiques qui vont jouer à ce jeu ».
DES VEHICULES AMENES EN FOURRIERE
Ce autre acte de fermeté s’est produit à Ouenzé sur l’avenue monseigneur Gassongo. Des taxis abandonnés sur la chaussée et sur les trottoirs, un véhicule privé gênant la circulation sur le trottoir devant la parcelle du propriétaire, ont été enlevés, posés dans des remorques, conduits en fourrière. D’autres véhicules ont été sauvés de justesse par leurs propriétaires qui ont sollicité l’indulgence du ministre et pour les enlever eux-mêmes.
« On vient de commencer l'enlèvement des véhicules hors d'usage ou peut-être encore fonctionnels…Nous demandons aux propriétaires des véhicules de les enlever, non pas de les enlever des grandes artères pour les rues pour les obstruer, mais de les parquer dans leurs parcelles, parkings ou garages… Deux propriétaires ont déjà réagi. Ils vont suivre leur véhicule vers le site de la fourrière pour les récupérer », dit le ministre qui promet de faire autant, pour les véhicules en bon état abandonnés.
Et, la récupération ne sera pas gratuite. « Le conseil municipal, s'il n'a pas déjà pris les délibérations dans le sens de taxer ce type de véhicule, devrait le faire. Il dispose là aussi d’une ressource financière, puisque on ne va pas enlever les véhicules pour que les propriétaires viennent les récupérer à franc zéro, alors que la collectivité a payer pour enlever ces véhicules », prévient Juste Désiré Mondélé.
UN BON DEPART
C’est la conclusion tirée par Juste Désiré Mondélé au terme de la ronde qui l’a conduit aussi à Mfilou et Djiri. « Ma première lecture, c'est l'adhésion populaire grâce à l'implication du maire de Brazzaville, des maires d’arrondissement, du bureau du conseil, de la force publique, mais surtout des populations…Vous avez vu au marché Total, comment tous ces commerçants qui étaient dans la rue ont occupé un espace dans le marché et chacun était en train de délimiter le sien. Le but ce n'est pas de brutaliser, mais de faciliter la vie, favoriser le commerce » rassure Juste Désiré Mondélé.
Il a révélé que ceux qui vendent dans les marchés font un bon chiffre d'affaires, tandis que les vendeurs à la sauvette ou dans la rue stagnent.
Il N’Y RIEN DE SENSATIONNEL
Le temps de l’avertissement est passé, maintenant l’Etat va sévir dit le ministre qui peut se satisfaire d’avoir réussi le démarrage d’une opération. Reste à savoir s’il aura le temps, les moyens de la maintenir. Au-delà de ce qu’il n’est pas à la recherche du buzz ou du sensationnel.
« Il n'y a rien de sensationnel. Nous sommes dans nos attributions ministérielles. Nous sommes dans nos plans, dans nos missions, aussi citoyennes », signale-t-il.
Si l’élan et le rythme imprimés se pérennisent, Juste Désiré Mondélé aura réussi le pari. Car, cette opération impulsée depuis le sommet des trois bassins tropicaux est une instruction du président de la République. « Nous allons la suivre jusqu'au bout. Et, celui qui jouera au chat et à la souris se fera prendre », alerte-t-il.
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