Des efforts internes et des bonnes volontés ayant requis l’anonymat métamorphosent pavillons, services ou administrations du Centre hospitalier universitaire de Brazzaville. La gynécologie obstétrique et la néonatologie s’illustrent comme des porte-étendards de cette dynamique de ces changements qui méritent d’être soutenus et entretenus, pour le bonheur des usagers, l’image de marque du sommet de la pyramide sanitaire du Congo.
Les travaux réalisés ou en cours, relèvent de la maçonnerie, la peinture, du carrelage, du plafond, de l’électricité, de la plomberie. Tout est à neuf et mieux, la gynéco et la néonat sont rééquipées avec du matériel de dernier cri, pour le confort des usagers réagit le professeur Thierry Ngombet, surpris en pleine inspection du niveau d’avancement des travaux et de l’installation des nouveaux équipements.
CE QUI CHANGE AU CHU-B
Au service de la gynécologie, les murs arborent la couleur rose, un mélange du blanc et du rouge qui symbolise la douceur, l’amour doux, la tendresse, la délicatesse, l’affection sincère, la pureté, l’innocence, le romantisme naissant, la féminité et l’enfance, la gentillesse ou la candeur. De même le palier d’observation depuis lequel la vingtaine d’agents composant la veille observent, comprend un pupitre revêtu de carreaux blancs, expression de l’hygiène excessive et de la propreté ainsi que des banquettes modulaires argentées. Ici, tous trois compartiments de la gynéco offrent luxe et confort aussi bien pour les agents que pour les usagers en sus de l’échographe portable de lit d’accouchement réglable, tout le matériel est ultra-moderne.
Autant à la néonatologie où les ouvriers ont repeint les murs un peu à la maternelle des appareils de type nouveaux sont en cours d’installation en sus de nouvelle génération de ceux dont les vieilles séries meublaient déjà le service. Il y a par exemple des incubateurs ouverts qui permettent de réchauffer les nouveau-nés selon leur poids à la naissance. Il y a aussi des incubateurs fermés, communément appelés couveuses principalement destinées aux nouveau-nés, prématurés ou qui ont un faible poids de naissance, inférieur à 1800 voire inférieur à 2000 grammes. « Cet appareil reproduit textuellement les conditions environnementales au niveau de l'utérus. Que ce soit la chaleur, que ce soit l'humidité. Et normalement, il y a une procédure qui permet de les couvrir pour que l'enfant soit dans un milieu qui lui rappelle un peu l'utérus », explique le professeur Gaston Ekouya, le chef de service néonat.
APPAREILS POUR SAUVER PLUS DE PRE-MATURES ET VICTIMES DE LA JAUNISSE
Mais le dispositif inédit demeure le tunnel à photothérapie, c'est-à-dire c'est un traitement à travers la lumière particulière bleue pour traiter la jaunisse de l'enfant. « Parfois quand l'enfant naît, vous constatez qu'il devient jaune. Cette jaunisse est liée à la bilirubine, une substance qui est dans le sang. Plus cette substance est élevée, moins c'est bon, parce que ça peut être responsable d'une atteinte neurologique à vie…Pour faire baisser le taux de cette substance dans le sang, on utilise cet appareil qu'on appelle le tunnel. Et nous en avons reçu deux. Ce sont des appareils qui nous manquaient…Ce sont des appareils intensifs, c'est-à-dire que si le taux est très élevé, on peut maintenant bien traiter, on peut traiter et éviter que les enfants aient des handicaps à vie », explique le chef de Service.
Des réfections, des réhabilitations et des équipements qui ouvrent des nouveaux espoirs et, les problèmes seraient moins graves si les femmes prenaient toutes les précautions en amont pour éviter des catastrophes en aval. « Le problème de la néonatologie, il est double. En amont, c'est le suivi des grossesses…les deux tiers de grossesses sont non suivies. C'est-à-dire que la maman arrive à l'hôpital le jour de l'accouchement…Il n'y a aucun dossier, rien. Elle arrive et souvent, vous avez même des dames, elle a perdu ses eaux mais elles restent tranquillement à la maison et c'est le jour où l'enfant veut sortir qu'elle vient. À ce moment-là, souvent, nous avons un prématuré qui n'a pas été préparé…à l'accouchement…on a maintenant les moyens d'améliorer leur survie. Mais vous aurez toujours ceux qui, malheureusement, seront toujours hors de nos capacités thérapeutiques. Mais ce qui peut changer là, parce que nous avons fait une étude, on est actuellement les moins de 1500 grammes. Nous avons beaucoup de difficultés à les rattraper. Avec le matériel que nous venons d'avoir, on peut faire baisser ce que nous appelons la limite de viabilité. C'est-à-dire qu'entre 1000 et 1500, on peut faire quelque chose », explique le professeur Ekouya.
UN HÔPITAL CHANTIER MAIS…
Pour un grand CHU, concède le directeur général, « la réhabilitation de quelques pavillons ou services peut paraître banal mais, la portée symbolique est plus forte parce que, le plus grand voyage commence toujours par le premier pas ». Ce qui présage, au-delà des incertitudes et des instabilités financières pour un CHU-B qui cumule presqu’un an été demi de non versement de la subvention étatique, que le CHU est actuellement un chantier. « C'est un hôpital chantier. Le gouvernement a commencé à réhabiliter l'ensemble du CHU, mais on est encore au début. Et on a pu réhabiliter quelques bâtiments et services : stérilisation, maladies infectieuses. Dans la lancée, on a pu acquérir quelques matériels de radiologie et d'IRM, et même du matériel de laboratoire qui attendent d'être installés », apprend-on.
Pour la petite histoire, la métamorphose encours à la gynéco et à la néonat sont la résultante cœur léger et de la main chaleureuse qui, « dans l'ombre, aident le CHU-B, s'impliquent, interviennent… » et ont commencé par le pôle mère-enfant. « C'est ainsi que la néonatologie a été réhabilitée et équipée, le service des soins intensifs pédiatriques a été réhabilité et équipé ainsi que les blocs d'accouchement…Si ça peut susciter d'autres vocations, si d'autres mécènes peuvent faire la même chose, on a besoin de tout : incinérateurs, groupes électrogènes », explique le professeur Ngombet qui espère à plus grand que ce qui est fait et, attire l’attention du personnel et des usagers quant à leur responsabilité à « maintenir les structures le plus longtemps possible », en bon état. L’élan pris est malheureusement contrarié par les incertitude et insécurité financières qui frappent le Congo après la crise du covid-19. Et, le CHU-B n’est pas la seule structure qui accuse tant d’arriérés de subvention de l’Etat.
BRAZZA NET illimité : +242 06 662 88 75, ebdimix@gmail.com