Le premier séjour de travail de Juste Désiré Mondélé au Japon aura été de haute facture socioéconomique, sa portée diplomatique, mémorielle. Le ministre de l’assainissement urbain, du développement local et de l’entretien routier a eu à obtenir des partenaires du Congo et autres facilitateurs tant de retombées positives à l’instar du matériel d’entretien routier et d’assainissement en assemblage dans les firmes Sakai, Komatsu…pour la capitale économique, attendus en fin d’année. Ayant atteint tels que prescrits, les objectifs assignés par la hiérarchie en le mettant en mission au Japon, Juste Désiré Mondélé revient à Brazzaville avec une gibecière républicaine bien garnie.
BRAZZA NET : Que peut-on retenir un résumé de vos échanges de haut niveau avec votre homologue député, mais ministre d’Etat japonais en charge de l’environnement qui a ouvert votre agenda de travail ?
J.D.M : Notre première rencontre avec le ministre d’Etat japonais chargé de l’environnement Hiroshi Nakada, qui est un élu de terrain et aussi un élu national, était un moment très important. Elle nous a permis d’échanger globalement sur notre agenda. Notre agenda qui consistait à renforcer le partenariat contre le Japon et le Congo en ce qui concerne les matières d'entretien routier, d'assainissement urbain et surtout le développement local. Le Japon nous a fait la démonstration, on l'a vu, pendant la Coupe du Monde, un peuple où en plein, les supporters, à la fin du match, spontanément se mettaient à relever les débris, à ramasser les déchets.
B.N : Est-ce que cela vous inspire ?
J.D.M : C'est un des exemples et lorsqu'on voit aussi l'expérience qu'ils ont en termes d'entretien routier, on a voulu aussi puiser dans leur expérience, dans leur expertise, d'où son appel, son invite du ministre de l'Environnement du Japon à une participation au plus haut niveau de la République du Congo lors du prochain sommet de la TICAD, qui est donc une plateforme internationale entre le Japon et l'Afrique. Aussi, il nous a rappelé qu'il fut lui-même maire de Yokohama et qu'il est une ville industrielle, une ville économiquement active et qu'il a manifesté le sentiment d'un partenariat, d'un jumelage entre la ville de Pointe-Noire et la ville de Yokohama. Nous pensons aussi que la ville de Tokyo, pourquoi pas une autre ville, devrait aussi nouer un partenariat avec la ville de Brazzaville.
B.N : La JICA très active au Congo dans le passé et l’impact des actions résiste à l’usure a-t-elle déballé des actions spécifiques au profit du Congo suite à vos entretiens avec ses responsables ?
J.D.M : Alors la JICA, Agence japonaise de coopération internationale du Japon est l'équivalent de l'Agence française de développement. Donc, c'est une agence qui est experte en termes d'élaboration de projets et d'accompagnement de projets aussi. Nous sommes donc en quête aussi de partenariats pour implémenter nos projets d'entretien entier, nos projets en termes de développement local. Et la JICA est un partenaire et, on est très heureux d'avoir été reçus au plus haut niveau du top management de cette agence, notamment par sa direction conduite par le président Tanaka Akihiko. Et là aussi, il a été question pour nous de présenter le panorama économique de notre pays, le potentiel de notre pays. Le Japon et le Congo ont la spécificité d'avoir en commun le partage de la protection de l'environnement. Pendant le traité de Kyoto, nous avons aussi demandé à nos partenaires de venir aussi explorer le potentiel touristique, le potentiel énergétique, les niches aussi d'investissement en termes de développement local et de coopération, on va dire, d'approche win-win, une approche gagnant-gagnant.
B.N : Est-ce parti pour un new-age de coopération Congo-Japon ?
J.D.M : Après la JICA, nous avons aussi rencontré un autre mécanisme, un autre point focal, qui est le réseau international de coopération du Japon, l'instrument qui pilote les projets avec la JICA, le JICS. Avec ce partenaire très important et stratégique, nous sommes en train de construire un partenariat dynamique, puisque la ville de Pointe-Noire va bénéficier du matériel d'entretien routier. Nous avons visité les firmes de Sakai et de Komatsu, avons noté les spécificités techniques et nous pensons qu'avant la fin de l'année, ce matériel va arriver à Pointe-Noire et pourra tant soit peu, apporter un soulagement aux populations.
B.N : Qu’est-ce-qui a marqué votre passage à l’historique et célébrissime ville japonaise Hiroshima avec son cortège de chocs historiques dont vous avez vécus quelques illustrations dans le musée ?
J.D.M : Oui, nous avons visité aussi Hiroshima. L’historique et très connue ville martyr, ville symbole. Au lycée, on l’a étudié dans le programme scolaire. Lorsqu’on étudiait le Japon, avec ses reliefs, ses montagnes, avec son mont Fuji. Mais, ce qu'on retient pour toute la vie, c'est ce peuple qui en 1945 a servi de cobaye sur qui a été expérimenté négativement la méchanceté, la cruauté et la bestialité humaine à travers la science. Tout le monde sait qu'il a été fait sur ce peuple, l’usage d'une bombe sale, la bombe H, la bombe atomique, à Hiroshima et à Nagasaki.
B.N : Relevez-vous qu’Hiroshima absorbe encore le choc de cette histoire ou est-elle sortie de la torpeur 80 ans après ?
J.D.M : 80 ans après, on voit comment les stigmates physiques sont partis, on voit une ville d'Hiroshima moderne, mais on constate aussi que les stigmates au niveau humain résistent au temps. On sent que c'est un peu plus marqué, les générations après demeurent marquées. D'où l'importance du Réseau des maires pour la culture et la paix, un réseau international au sein duquel siègent une dizaine de villes congolaise. Là aussi, nous sommes venus renforcer notre participation à travers un point focal au Congo. Il devra naturellement être piloté par l’adjoint au maire de Pointe-Noire qui travaillera à voir dans quelle mesure, en août prochain, lors de la célébration de ces 80 ans de désastre, de la tragédie d'Hiroshima et de Nagasaki, comment une forte délégation congolaise viendrait témoigner de sa solidarité.
B.N : Que retenir d’autres des séquences essentielles de votre séjour de travail au Japon ?
J.D.M : Nous avons par ailleurs, sollicité des échanges externes entre nos deux pays. Le Congo apporte beaucoup dans la culture mondiale, le Japon aussi. En observant le parc automobile du Congo, il est quasiment en trois quarts japonais. Il s’agit aussi d’étudier dans quelle mesure nos villes, à travers ces ambitions de développement autocentré, peuvent tirer profit et puiser dans ce cadre, dans ces plateformes, dans ces plateformes JICA-JICS et dans tout ce qui peut concourir au rapprochement des humains et aussi au développement économique et social.
B.N : Avez-vous le sentiment d’avoir réussi votre mission au Japon et êtes-vous vraiment rassurés que les attentes des Congolais seront comblées ?
J.D.M : C’était un séjour de travail dense mais très riche. C'est vrai que c'est très loin en même temps, parce qu'on fait quasiment la moitié du globe. Mais la diplomatie congolaise elle est active, elle est présente, nos diplomates s'affairent à ce que le drapeau du Congo, dont nous sommes très fiers de voir porté très haut au Japon, continue à flotter dans ce pays, dans ce continent. Nous allons continuer à suivre la mise en œuvre de tous les contacts eus au Japon. Nous allons continuer à suivre leur matérialisation, leur concrétisation, parce que nous ne sommes pas venus faire du tourisme, même si on a profité de quelques aspects mémoriels, par l’importante visite du musée de la paix et de la mémoire d'Hiroshima. On peut simplement retenir de ce séjour, de ces rencontres, c'est simplement richesse patrimoniale, des échanges économiques, des échanges entre les villes, la vision partagée pour le développement de nos villes surtout de l'assainissement de nos villes. Parce qu'il y a un point important, c'est que nos villes vont intégrer le réseau ACCP, qui est le réseau des villes propres créé par le Japon, qui regroupe plusieurs villes déjà. Là aussi, nous allons postuler, susciter l'adhésion de Brazzaville et Pointe-Noire, des villes secondaires comme Dolisie, Nkayi, Mossendjo, Oyo, Owando….
B.N : Pourquoi ?
J.D.M : Tout simplement parce que nos villes, qui ne doivent pas être coupées du reste du monde. Elles doivent participer à la dynamique d'ensemble, la dynamique mondiale des villes qui sont en train de pousser vers 2030, vers la réalisation, l’atteinte des Objectifs pour le développement durable, en qui concerne la qualité de vie des citoyens. Nous allons continuer à pousser, à suivre, et ce qui est déjà un gain, c'est que nous repartons avec une gibecière déjà remplie de matériel technique, de matériel d'équipement pour la ville de Pointe-Noire.
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