Non pas par opportunisme, mais par stratégie, argue le porte-parole du Parti congolais du travail (PCT), Parfait Iloki, dans une interview accordée à Brazza Net, Les Dépêches de Brazzaville et Le Patriote. Le secrétaire permanent à la communication et aux technologies de l’information du PCT balaie les grandes ambitions de cette formation politique, et vante Denis Sassou N’Guesso comme une mine sous exploitée ou mal exploitée, fait sa lecture de la scène nationale et dit son mot sur le débat « faux et vrais opposants ». Il avoue que le PCT a tiré les leçons pour avoir organisé son congrès de 2019 un an et demi avant la présidentielle. C’est la raison pour laquelle, le sixième congrès ordinaire a été décalé d’un an et rapproché au maximum de l’échéance politique majeure qu’est la présidentielle. (Lecture 5 minutes)
Brazza Net : Quand et où aura lieu le 6ème congrès ordinaire du PCT ?
Parfait Iloki : Au terme de la sixième session du Comité central tenue en décembre dernier, c'est le bureau politique qui décidera de la date précise. Mais déjà, vous avez suivi, dans les réseaux sociaux et même dans les médias ordinaires, ce congrès devrait se tenir dans le troisième quadrimestre 2025. C'est de la responsabilité du comité central qui a instruit le bureau politique à décider en temps opportun de la date exacte.
B.N : Les principales étapes sont-elles déjà franchies ?
P.I : Le PCT est un parti à la fois grand, glorieux, responsable, dynamique, représenté dans sur toute l’étendue du territoire national. Il ne fait pas les choses dans la volée ou à la va vite. Son congrès national est l’émanation des quinze congrès départementaux qui définiront ce qu'ils veulent entendre au grand congrès, les projets de recommandations, ce qu'ils veulent voir figurer dans les statuts du Parti congolais du travail et dans le règlement intérieur du prochain comité central. Nous rassemblons actuellement toutes les forces sur tous les fronts pour arriver au congrès national.
B.N : Avez-vous réuni la logistique pour la tenue des quinze congrès fédéraux en amont en moins de six mois ?
P.I : Nous avons le plaisir de vous inviter dans quelques jours à la 14ème session du bureau politique. Tout cela sera traité à la 14ème réunion du bureau politique et vous aurez la sentence.
B.N : A-t-on déjà une idée des enjeux et des participants au grand congrès ?
P.I : Les enjeux du congrès, c'est toujours d’auditer le parti en questionnant son fonctionnement depuis le dernier congrès. C'est toujours de voir ce qui a marché pendant les cinq dernières années, puis se projeter pour l'avenir. Et l'avenir chez nous, au Parti congolais du travail en fin 2025, commencera par l'élection présidentielle de 2026. Donc le PCT désignera son candidat à cette élection présidentielle. Et après, s’en suivra certainement le comité national d'investiture. Comme il s'agit de l’élection du président de la République, c’est le comité central qui tiendra sa session inaugurale et qui décidera de l'investiture de son candidat. Vous avez compris que pour nous, l'avenir commencera par cette élection.
B.N : N’est-ce pas de l’opportunisme pour le PCT d’organiser son congrès à l’orée de la présidentielle ?
P.I : Le congrès au Parti congolais du travail est un évènement quinquennal. Le dernier congrès s'est tenu en décembre 2019 à Kintélé. Celui qu’on prépare devrait se tenir en décembre passé. Il a été reporté d’un an pour des questions stratégiques. En toute responsabilité, nous avons pensé de rapprocher au maximum la tenue du congrès de l'élection présidentielle qui est une élection majeure dans une démocratie. Nous avons fait l'expérience en 2021 alors que nous sortions d’un congrès en décembre 2019. Il y avait de quoi tirer les enseignements de cette démarche et cette fois-ci le comité central, se mirant sur ces faits, a pensé à rapprocher au maximum cette échéance majeure de notre parti à l'échéance majeure de la démocratie. Ce n'est donc pas de l'opportunisme. C'est plutôt de la stratégie.
B.N : Si le PCT fait de la stratégie, mais les partis qui le contactent à la veille de son congrès pour frapper à la porte de la majorité présidentielle ne font-ils pas de l’opportunisme ?
P.I : Dans le microcosme politique congolais nous sommes autour d'une cinquantaine de partis politiques et plus de la moitié émarge à la majorité présidentielle. En démocratie, on n'est pas rigide. Il y a des alliances qui se tissent et se détissent. Visitez l’histoire de notre jeune démocratie de 1958 à ce jour, et vous conviendrez avec moi. Que des partis créés récemment ou qui fonctionnent depuis un certain temps veulent adhérer à une majorité ou vont du côté de l'opposition ce n'est que la démocratie. Le Parti congolais du travail a mille et un amis. C'est sûr que nous avons quelques adversaires. Mais nous le prenons plutôt de bon aloi. Mais nous avons des mécanismes politiques qui existent le plus important pour nous aujourd'hui c'est de comprendre que chaque fois qu'on va à une élection, il y a des convergences de faits et des divergences d’action. Au sujet de la future élection présidentielle, vous retiendrez qu’au PCT nous aurons notre candidat. C’est une certitude.
Retenez aussi qu’au Congo, il y a des leaders qui font parler d'eux. Mais le meilleurs d’entre eux est du PCT. Aujourd’hui, que d'autres forces politiques veuillent croire au leadership de notre Président du comité central, nous ne pouvons que nous en réjouir. A plus forte raison si ce sont des politiques qui nous rejoignent maintenant. En politique, il n’est jamais tard d’entendre raison.
Le moment venu des mécanismes internes au PCT et à la Majorité présidentielle donneront des réponses idoines…
B.N : Que devient le DSNisme que vous aviez vanté entre temps ?
Il faut parler du président DSN à l'étranger ou en dehors du prisme du Congo, pour comprendre que c’est un personnage rempli de valeurs. Le fait de rester quelques décennies au pouvoir dans des contextes assez émouvants, difficiles, parfois glissants, voire mortels ; de bénéficier toujours de la confiance du peuple, de son parti, de sa famille politique et finalement du pays, parfois de la sous-région et même de l'Afrique pour des organismes panafricains, est suffisant pour attester que Denis Sassou N’Guesso est une mine qu’on doit encore exploiter. Donc, le président a de la valeur que nous, les partisans, n'arrivons pas fini d’exploiter comme il se doit. Nous avons pensé que nous pouvions lancer ce concept. C'était une réflexion. Le DSNisme c'est un peu la forme améliorée de Denis Sassou N’Guesso…c'est l'ensemble des valeurs condensées, groupées en Denis, en Sassou et en N’Guesso. Et désormais, il faut savoir que ces trois types de valeurs peuvent être condensées en DSNisme. Le président de Denis Sassou N’Guesso a des valeurs à revendre.
Nous avons pensé qu'on pouvait relancer le produit DSN dans le conceptualisme politique. Nous les partisans, nous n'avons pas suffisamment exploité. De quoi croire à un plus ancien que nous qui pense que nous devons l’essorer jusqu'à la dernière goutte de sa sueur. Parce qu'il a encore des valeurs à nous partager.
B.N : Que pensez-vous du débat « vrais et faux opposants », dans lequel les uns accusent les autres de nouer des deals avec le pouvoir qu'incarnent le PCT et ses alliés ?
P.I : Comme on se doit le langage de vérité, je pense que c'est un faux débat. Car, la démocratie par définition c'est d'abord le rendez-vous du donner et du recevoir. C’est le dialogue des différences dans le partage et la confrontation d’idées et des pensées. J’ai dit ’’confrontation d’idées’’ mais jamais physiquement. Pourquoi et comment penser qu'un parti politique qui émarge à l'opposition ne peut pas parler avec un parti de la majorité présentielle ? Et si tel n’était le cas pourquoi on doit penser que c'est une trahison on n'est pas indéfinitivement opposant sur et pour tout. On est opposant par rapport aux idées et lorsque dans un concept précis on est opposé par rapport à l'idéologie. Il n'est pas exclu que nous discutions entre politiques sur les questions essentielles de la vie d’une nation. Ce n’est ni trahison, ni contre-productif. Bien au contraire.
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