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LIBERTE DE PRESSE : JEC DEMANDE UNE SUBVENTION LEGALE ET REGULIERE

ven. 2 mai 25

Avec zéro journaliste en prison ou assassiné, le Congo connait quelques avancées dans les grandes batailles en termes de liberté de presse. Mais son classement RSF passe de 69 à 71. Pendant que le monde célèbre la 34ème journée internationale de la liberté de presse le 3 mai 2025, Journalisme et éthique Congo (JEC) fait état des grands, complexes et nombreux défis à relever pour l’éclosion d’une presse véritablement libre au Congo. 

Organisation professionnelle, Journalisme et éthique Congo (JEC) dresse un état des lieux fait de constats, d’observations et de propositions envers les principaux acteurs que sont les professionnels de l’information et les pouvoirs publics. 

De la conférence de presse du 2 mai animée au Centre d’information des nations unies par sa direction sous la houlette d’Arsène Sévérin, le directeur exécutif,  il ressort que la lutte pour la liberté de la presse et pour l'indépendance des médias demeure la préoccupation quotidienne de cette organisation professionnelle, tant « de nombreux consœurs et confrères ploient sous la teneur des prédateurs de la liberté. Comme on l'entend souvent dire, un journaliste indépendant est un électron libre dangereux, capable de faire exploser toute bombe nucléaire » et pire,  « les journalistes sont encore dépouillés de leur liberté par certains prédateurs…particulièrement en Afrique ». 

Placé sur le thème  « informer dans un monde complexe : l’impact de l'intelligence artificielle sur la liberté de la presse et des médias », cette journée permet au directeur exécutif de JEC de relever qu’au Congo et ailleurs, « on ne peut presque plus rien faire sans consulter l'intelligence artificielle : la recherche des informations, la manipulation des données et la vérification des sources et des faits, passent désormais par cet outil ». 
JOURNALISTE OUI,  ROBOT NON 
JEC qui encourage l’adaptation aux évolutions technologiques, alerte que le métier de journaliste n'est pas un travail des automates. « Le journaliste est humain, a des émotions et vit dans une société où il y a des lois. C'est là qu'intervient la responsabilité des journalistes face à l'intelligence artificielle. Il faut donc y aller, pas comme des robots, mais comme des professionnels nantis d'une éthique et d'une déontologie », conseille-t-il. 

DES AVANCEES, DES DEFIS AUSSI 
Le mot liminaire lu par la chargée de la com de JEC, Rosie Pioth note des grandes batailles de la liberté de la presse qui connaissent chaque année des avancées au Congo. « Aucun journaliste n'est en prison, encore moins un collègue assassiné pour son travail. Ce sont des acquis importants ».  

Il relève toute de même des interpellations des journalistes par la Gendarmerie nationale pour lesquelles, l’intervention de JEC a contribué à une solution en faveur de la liberté. Tout en réaffirmant qu’il est attentif aux professionnels en difficulté, emmerdés et intimidés, JEC invite à l’alerter illico presto. « Nous prendrons positions, et aviserons aussitôt. L'heure de la censure et de l'intolérance est dépassée », proclame JEC. Il encourage les journalistes à participer à accueillir la version officielle de l’information en participant à la Quinzaine du gouvernement. Il n’occulte non plus qu’il reste encore bien de défis pour avancer.  

PRESSE ECRITE, LE DECLIN 
Face à la réalité, JEC s’alarme que « la presse écrite est quasiment en disparition dans le pays, foudroyée par une crise économique, accentuée pendant la Covid 19 en 2020. On compte aujourd'hui, dans les kiosques de Brazzaville, un Quotidien, un Bihebdomadaire, et un Hebdomadaire. Le reste des parutions viennent occasionnellement ». Il salue la montée en puissance des médias en ligne, regrette qu’il s’agisse d’un « autre mouvement non contrôlé, organisé par des non professionnels dont la plupart trouvent là un moyen de faire face au chômage ambiant en milieu jeune. Cette presse est infestée de braconniers et de mercenaires, pour lesquels, seul l'argent compte ».

DE LA RAV AU FONDS, LE PM INTERPELLE 
JEC signale qu’à la lecture de la loi des finances 2025, « la Redevance audiovisuelle est désormais supprimée. Elle est remplacée par le Fonds d'Appui aux organes de presse. Ce qui pourrait changer ici, c'est la clé de répartition de ce fonds qui vise tous les organes de presse ». 

C’est ainsi qu’il demande au gouvernement l’institution d’une commission paritaire et la nomination du régisseur du fonds. Car, « sans argent, la presse libre ne pourrait s'éclore. Le JEC demande des financements crédibles, prévus par le gouvernement et validés par le parlement. L'argent politique, à l'instar des per diem donnés aux journalistes à chaque événement est une plaie, un poison, qui ronge la presse congolaise. Nous voulons une subvention régulière, légale et inscrite dans le budget de l'Etat ». 
C’est pourquoi, JEC rappelle au premier ministre, « les engagements pris…le 3 Mai 2024 » et le signale que « la presse n'a reçu aucun Radi, et elle continue d'attendre » et que « l'aide à la presse doit être une réalité au Congo ». 

REJOINGEZ JEC 
C’est l’appel lancé à tout professionnel, parce que, JEC ne va pas continuer à déployer son génie, brûler son énergie pour des non-inscrits. 

BRAZZA NET est avec JEC : +242 06 662 88 75, ebdimix@gmal.com