Le président du Parti social-démocrate congolais (PSDC), Clément Miérassa estime qu’en quarante ans de pouvoir, Denis Sassou N’Guesso « a lamentablement échoué ». Il se réfère aux « indicateurs économiques, sociaux », politiques et démocratiques pour justifier sa posture. « Je m’oppose à la durée du président Sassou au pouvoir et à sa mauvaise gouvernance ». Aussi, lance-t-il, « mettons fin à ce régime » de manière démocratique, en invitant « au rassemblement de la vraie opposition ».
Il annonce la fin de son activité politique en solitaire et le rajeunissement du PSDC, portés par la campagne d’adhésion en cours.
Faute d’avoir obtenu un lieu public, le président du PSDC a organisé la rentrée politique de son parti au titre de l’année 2025 à son domicile, sous la forme d’une conférence de presse couplée à la réception des fiches d’adhésion des nouveaux militants qui rejoignent son parti à la faveur d’une campagne d’adhésion.
LE CONGO TRES MAL
Tel est le constat de Clément Miérassa peignant la situation globale du pays qui ne cesse de se dégrader par la faute des gouvernants, de leurs mauvais choix et qu’il accuse d’indifférence à la misère des populations, pour avoir opté de la politique du « chien aboie, la caravane passe ».
Il exige l’annulation pure et simple des accords avec le Rwanda, une quinzaine dit-il signés en novembre 2021 et avril 2022, « violemment rejetés par les Congolais tant de l’intérieur que de l’extérieur ». I
l parle du « curieux silence du Congo face à l’agression de la République démocratique du Congo par le Rwanda ; d’un complot international contre le Congo ; des relations entre le Congo et le Fonds monétaire international. Le drame pour les gouvernants, c’est qu’au même moment, le directeur général des douanes et des droits indirects a lancé un cri d’alarme pour que l’on sauve le Congo, la situation du Congo est préoccupante comparativement avec ce qui se passe dans les autres pays de la CEMAC…Les gouvernants doivent prendre conscience de ce que ce n’est pas le FMI qui développera le Congo notre pays et que des solutions existent. Pour cela, il nous faut à la fois, et le courage et la volonté politique », explique-t-il.
LE PRL ET L’UPADS NE SONT PAS A L’OPPOSITION
Le président du PSDC évoque la « violation flagrante des lois et règlements de la République » et appelle la présidence de la République à la clarification des rumeurs relatives aux présumés échanges heurtés entre le conseiller politique du chef de l’Etat et un responsable du CNR, le parti du pasteur Ntoumi.
Prenant appui sur la loi portant statut de l’opposition politique, Clément Mierassa estime que « la présence d’un opposant au gouvernement l’astreint à la solidarité gouvernementale. Un parti politique faisant partie du gouvernement ne peut pas être à l’opposition. Les choses sont claires et il s’agit là, d’une question de droit. La langue de bois ne peut être tolérée » et de ce point de vue, le PRL dont le président Nicéphore Fylla Saint Eudes et l’UPADS dont un cadre en la personne d’Honoré Sayi siègent au gouvernement « ne sont pas des partis d’opposition ».
Il fait savoir que « le Parti congolais du travail n’est pas en conformité avec la loi. Il aurait dû être sanctionné conformément aux dispositions de l’article 31 de la loi sur les partis politiques… Ce qui est très grave et illustre de façon claire le côté partisan et le manque de neutralité de l’administration publique. Ce qui a de grosses répercussions sur l’organisation des élections libres, démocratiques, transparentes, crédibles et apaisées ».
LA DIASPORA DOIT VOTER
Parlant du président de la République, il affirme que ce dernier « est en situation délicate et manifeste d’incompatibilité constitutionnelle. Il n’a jamais déclaré son patrimoine depuis 2002. Il est président du PCT ». Au nombre des maux dénoncé, l’indice de perception de la corruption de 23/100 et classe le Congo parmi les pays les plus corrompus du monde ; les biens mal acquis ; la campagne anticipée « en utilisant des subterfuges du type le Timonier, le Patriarche. Le pouvoir s’est déjà lancé en campagne pour l’élection de 2026. Les populations sont instrumentalisées pour demander au Président de la République…de faire acte de candidature pour l’élection présidentielle de 2026 ».
Le président du PSDC évoque le vote des Congolais de la diaspora. « Au regard de la contribution de la diaspora dans le combat sur l’avenir et surtout pour la libération du Congo, ce vote des congolais de la diaspora, où qu’ils se trouvent, s’impose ». Il plaide pour la relance du dossier de l’assassinat du président Marien Ngouabi et ses conséquences.
VRAIS ET FAUX OPPOSANTS
Sans dresser la liste, ni les critères précis permettant de déterminer le vrai du faux opposant, Clément Miérassa indique que les faux opposants sont ceux qui, comme le prétend l’opinion sont à l’opposition la journée mais qui sont dans les deals avec le pouvoir la nuit. « Si j’étais faux opposant, je ne lancerais pas l’appel à rassemblement de la vraie opposition. Les Congolais nous observent et nous jugent. Si nous sommes des vrais opposants, nos comportements nous donnent les preuves. Ce que je veux, c’est faire de la vraie opposition. Le peuple souffre trop. Il veut leur départ, que le gouvernement prenne fin », affirme-t-il.
Clément Miérassa invite les Congolais à prendre le destin de leur pays entre leurs mains. « De façon pacifique et démocratique, nous demandons aux congolais de prendre le destin du Congo entre leurs mains…je réitère mon appel pour le Rassemblement de la vraie opposition, je dis bien la vraie opposition ; celle qui ne soutient pas l’action du gouvernement et de ce fait n’a par conséquent pas de deals avec le pouvoir. Nous souffrons trop et avons perdu, et le crédit et la confiance du peuple qui considère souvent que nous sommes opposants le jour et collaborateurs la nuit. Je vous exhorte à ce que nous balayons cette opinion qui fait, en fait, de nous des traitres. Réveillons-nous, ayons le courage de nous remettre en cause et mettons tout en œuvre pour que nous retrouvons la confiance de ce peuple qui n’a que trop souffert », lance-t-il à l’opinion, principalement à quelques leaders de l’opposition présents.
Pour lui, si l’opposition veut aller à la victoire et conquérir le pouvoir, elle doit se rassembler et « avoir le courage de Claudine Munari » à l’époque où elle était à la tête d’une grande plateforme de l’opposition. « On ne peut pas tolérer que le président Sassou s’autorise ce qu’il fait et que nous observons…Je m’oppose à la durée Du président Sassou au pouvoir et à sa mauvaise gouvernance. Mettons fin à ce régime », dit-il.
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