CLIMAT DES AFFAIRES : UN DOUANIER SE BRÛLE LES DOIGTS FACE A DANGOTE CEMENT
Michel Poho, inspecteur adjoint des douanes, chef de service finances et matériel à la direction départementale des douanes de Brazzaville est mis sur cale depuis le 17 décembre 2024. Il lui est reproché un acte contraire à l’amélioration du climat des affaires qui a failli couler Dangote Cement et d’avoir contrarié l’apaisement social, tant des Congolais allaient perdre leur emploi.
Relevé de ses fonctions et, « suspendu de toute activité…pour inobservation des règles d’éthique et de déontologie professionnelle », il paie au plus cher, ses manœuvres à cause desquelles Dangote Cement allait mettre la clé sous le paillasson, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer. Mise au chômage des Congolais, augmentation du prix du ciment…
LE CLIMAT DES AFFAIRES CONTRARIE PAR DES EXECUTANTS
Le dossier Dangote Cement-direction départementale des douanes de Brazzaville est révélateur des attitudes et comportements incompatibles avec la nature des fonctions, qui dominent l’action de nombreux commis de l’Etat, contrariant, parfois en âme et conscience, les ambitions gouvernementales.
Les auteurs de ces actes n’imaginent paradoxalement pas ou peu, leurs effets pervers sur la société, la République, l’économie, le business. Pour ce cas, nul doute qu’il s’agit d’un acte, parmi tant d’autres qui annihilent la sueur de l’Etat et les consignes de la hiérarchie, dans la quête d’un bon climat d’affaire pour lequel, le gouvernement Makosso dépense sans compter, énergie et génie, sur instructions du chef de l’Etat, qui y « veille personnellement ».
On se demande effet, que gagne un cadre qui décide à la place de son chef, pose des actes de la compétence du chef de son chef ou fait des choses qui relèvent de celui qui commande le chef de son chef et, pire, le fait maladroitement.
En agissant en lieu et place de ses chefs, Michel Poho aurait été gratifié, félicité et peut-être promis, si sa décision épousait les aspirations profondes de Dangote Cement, en conformité avec la politique gouvernementale en la matière d’amélioration du climat des affaires pour un Congo attrayant pour les investisseurs.
Mais hélas. L’acte qui a cloué au pilori l’ex-chef de service des finances et du matériel des douanes à Brazzaville est une lettre à cause de laquelle, la firme cimentière Dangote a failli fermer définitivement sa cimenterie et autres activités connexes en République du Congo.
A L’ORIGINE DES FAITS : UNE LETTRE FATALE
Tout commence le 22 septembre 2022, quand une rumeur se répand au Congo et ailleurs que la plus grande cimenterie fonctionnelle en République du Congo, Dangote Cement allait fermer pour amener ses activités dans un pays voisin, parce que, asphyxiée par des taxes, alors que le gouvernement se battait pour que le ciment, matériau essentiel de construction au Congo soit accessible à tous.
En effet, dans sa demande d’un rendez-vous pour une séance de travail sur les frais du TEL, entendu Travail extra-légal, adressée au directeur départemental des douanes de Brazzaville, Ravi Tyer, directeur général de Dangote Cement fait part des difficultés que traverse la société. Il sollicite, un rendez-vous avec le directeur départemental des douanes, pour une séance de travail, afin de trouver une solution à la situation compromettante pour l’activité de la cimenterie.
A la place du directeur départemental, c’est le chef de service, Michel Poho qui répond au directeur général de Dangote vingt jours après. « J’ai l’insigne honneur de faire part que désormais, les frais desdites opérations d’exportation s’élèvent à un million de FCFA », contre 800 000 FCFA forfaitaires auparavant et pour lesquels, la société très en difficulté, sollicitait une séance de travail pour éviter la catastrophe.
Au lieu de préparer une réponse à son chef, le directeur départemental qui à son tour pouvait répondre au DG de Dangote Cement, à défaut de lui demander de s’adresser au DG des douanes, peut-être au ministre pourquoi pas, Michel Poho usurpe des pouvoirs, malheureusement, sa réponse aggrave la situation exacerbe le rendement de l’entreprise qui menace de fermer, donc, de remettre en chômage des centaines de chefs de famille qui y travaille.
L’HEURE DU CHÂTIMENT
Elle a été actionnée par une demande d’arbitrage sur le paiement du TEL, introduite par la direction générale de Dangote Cement à la direction générale des douanes, après les tractations infructueuses à la direction départementale. Des sources proches de la société indiquent que devant une situation intenable portée par l’augmentation des charges de Dangote en cette période de crise et par le passage du TEL de 800 000 FCFA à 1 million de FCFA et d’autres complications au niveau de la direction départementale des douanes, la société Dangote Cement, à défaut de fermer, envisageait l’augmentation du prix du ciment, la réduction de ses ventes, la baisse de la quantité des exportations…
A la lecture de la demande d’arbitrage et, après l’analyse de la situation et des auditions des responsables de la direction départementale des douanes de Brazzaville, une note de service portant « suspension d’un agent » est publié le 17 septembre 2024. Ce qui signe la fin de la partie pour Michel Poho. L’inspecteur adjoint des douanes, « chef de service des finances et du matériel à la direction départementale des douanes de Brazzaville est relevé de ses fonctions et suspendu de toute activité pour inobservation des règles d’éthique bet de déontologie professionnelle ». Aux dernières nouvelles, un remplaçant aurait été immédiatement nommé. Et la passation de service est imminente.
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