ÉCONOMIE

Assemblée nationale française : Daniel Ovaga décline sa conception de la croissance partagée

16 avril 2024 par EBDIMIX

L’Afrique doit passer de la bourgeoisie compradore à la bourgeoisie industrielle, des ambitions aux réalisations. Elle dispose autant d’atouts pour cela, mais le chemin idéal est celui de la croissance partagée qui a ses préalables et exigences, avant les résultats.

Voilà l’essentiel de l’évangile prêché par le président de l’Union des opérateurs économiques du Congo (UNOC), le docteur Jean Daniel Daniel Ovaga, le 15 avril 2024 à l’assemblée nationale française. L’industrialisation, a-t-il signifié, passe par la technoscience encadrée par toute l’infrastructure administrative, financière. Ce qui demande de dégager la masse critique intellectuelle, c’est-à-dire, une expertise pointue, concilier inter et pluridisciplinarité, mais le plus important est la radicalité éthique.

Jean Daniel Ovaga a invité l’élite africaine à jouer sa partition dans cette quête qui ne devra plus être un contenu qui subit le contenant, mais un contenu qui impacte les contenant, étant donné que l’Afrique, chacun le sait est une vraie terre d’opportunités. Parlant de la croissance partagée, le docteur Ovaga signale que l’Afrique qui compte bien sûr sur ses élites, est à la croisée des chemins. Mais, « en lisant les signes du temps l’irréversibilité des changement temps s’impose à nous. Ou on se contente d’un passé conformiste qui semble nous rassurer, mais qui s’efface, alors que le futur s’installe ». Le président fait part de sa crainte du fait que, « ce futur, mal canalisé devient désastreux ».

Pour cela, il faut arriver à créer les valeurs et les chaines de valeurs dans la durée, dans la mutualisation des atouts. « Chaque continent chaque peuple et nation dispose des atouts. Il faut mutualiser les atouts pour être à la conquête des idées novatrices canalisées, des financements performants… En fonction de ce que nous voulons, pensons et construisons ». Daniel Ovaga estime que les schémas dictés ont toujours créé plus d’échecs, de catastrophes et de crises. « Je n’ai jamais vu des schémas imposés améliorer et permettre le développement ». Même le vocabulaire doit changer. Il faut « refuser le langage distillé de transition énergétique écologique », dit-il.

L’Afrique renchérit le docteur, ne pollue que de trois ponts. Or, elle « doit passer de la bourgeoisie compradore à la bourgeoisie industrielle. Accepter le vocabulaire de transition voudrait dire qu’il n’est pas question que l’Afrique s’industrialise… A mon entendement, le vocabulaire qu’il nous c’est mixte écologique, mixte énergétique. L’Afrique dispose des ressources en interne en mesure d’assurer 85% de cette croissance partagée… Il faut transformer en passant de la consommation à l’industrialisation ».

Pour Jean Daniel Ovaga, il faut déceler les talents parmi les jeunes et en faire des champions. « Si le présent de notre jeunesse est à l’excellence, l’avenir lui appartient. A ce moment, l’Afrique pourrait s’ancrer dans la croissance partagée », mais, il faudra, « passer des ambitions aux réalisations » et, « ensemble nous pouvons avancer vers cette croissance partagée », conclut-il. Et, l’homme a non seulement épaté, mais surtout convaincu son auditoire.