Entreprises d’Etat : il est possible d’obtenir les résultats selon Ludovic Ngatsé
L’optimisme du Ministre du budget, des comptes publics et du portefeuille public Ludovic Ngatsé a été émis au terme du Forum des entreprises publiques en Afrique centrale (FEPAC). En trois jours de travaux, cette grand-messe inédite a comblé toutes les attentes, se félicitent le gouvernement qui en est l’initiateur, la Banque mondiale le principal partenaire, les Etats de la sous-région et d’ailleurs, les experts et responsables d’entreprise d’Etat.
Ils ont diagnostiqué les défaillances et proposé les solutions pour des entreprises publiques davantage compétitives, prospères et contributrices au développement. Mais, « il va falloir qu’on travaille plus », fait savoir Ludovic Ngatsé qui vient de réussir le challenge du premier FEPAC.
BRAZZA NET : Que retient-on du premier forum des entreprises publiques en Afrique centrale ?
Ludovic Ngatsé : Pendant trois jours aux tours jumelles de Mpila, le Forum des entreprises publiques en Afrique centrale (FEPAC) a travaillé sur la gouvernance et le financement desdites entreprises. Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de défaillances, en termes de gouvernance liés principalement à la défectuosité du cadre règlementaire.
BzNet : Que faire face à cet état des lieux ?
L.N: La première des réformes à faire est de finaliser et faire voter la loi portant organisation et fonctionnement des entreprises d’Etat, pour introduire la redevabilité, la transparence et la sanction dans la gestion des entreprises publiques. Mais au-delà, le FEPAC a établi que nos entreprises font très peu recours aux moyens de financement innovant, que sont des moyens de marché. Or, le fait d’améliorer la gouvernance de ces entreprises, les rendra éligibles aux moyens nouveaux de financement, au-delà des simples emprunts bancaires, parce qu’une seule banque ne peut pas financer de gros investissements. Il va falloir travailler sur les aspects gouvernance pour faciliter le financement de ces entreprises. Cependant, de manière globale, il y a aussi les problèmes liés aux dirigeants sociaux. Ils doivent être mieux encadrés et mieux challengés. Les conseils d’administration doivent mieux fonctionner, avec des gens compétents.
BzNet : De la mer à boire tout ça ?
L.N: Nous avons certes des défis de taille devant nous. Mais, ils ne sont pas insurmontables. Parce qu’un grand travail est déjà fait. Certaines entreprises fonctionnent très bien. Elles seront prises en exemple pour que les autres suivent.
BzNet : Quelles solutions préconisez-vous pour l’éclosion des entreprises d’Etat ?
L.N: Il y a avant tout, la nécessité d’adopter une loi nouvelle qui organise et les sociétés d’Etat, pour améliorer la transparence, la redevabilité et le système de sanctions. Cela disciplinera la manière de gérer, le mode d’élection, de compte-rendu et de sanction. En réalité ce qui manque, c’est le volet sanctions. Très souvent on ne sait pas ce qui s’y passe réellement. Donc il faudrait que les organes de contrôle : le commissaire aux comptes, la cour des comptes, les audits divers que commande l’Etat soient suivis d’effets et donnent lieu à des sanctions pures et simples. Si nous mettons la discipline, une meilleure gouvernance, on aura plus de résultats.
BzNet : Le FEPAC a-t-il identifié les pourvoyeurs de financements pour les entreprises d’Etat ?
L.N: Le FEPAC a réalisé que l’Etat seul, ne peut pas financer ces entreprises qui font face à un marché dans un monde qui a changé. Elles sont et devraient être capables de s’adresser à ce nouveau monde qui propose de grandes opportunités de financements.
BzNet : Que faut-il alors ?
L.N: Il faut qu’elles soient gérées de manière transparente, qu’elles soient redevables, qu’elles rendent compte à l’Etat et aux Congolais de manière générale. Ailleurs, ça se passe bien. Vous avez suivi au Sénégal avec la Sénélec, Au Maroc avec l’OCPE ou en Côte d’Ivoire. Il est possible d’obtenir les résultats. Mais, il va falloir qu’on travaille plus et qu’on soit discipliné dans la manière de mettre en œuvre les réformes que nous voulons impulser.